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Histoire sorcière de l’Angleterre

Publié : 30 août 2021, 20:34
par Enigmes Obscures
Histoire sorcière de l’Angleterre

I- Histoire politique
A- Les grandes persécutions (1585-1707)
1- Elizabeth Ire


A une époque où anglicans et catholiques se déchirent, la reine Elizabeth Ire est considérée comme relativement tolérante et n’engage pas de persécutions.
Mais il n’en va pas de même pour la sorcellerie.
Nous sommes dans une fin de siècle où, si le royaume est relativement prospère par rapport aux siècles précédents minés par la peste et les conditions climatiques, les dépenses occasionnées par Elizabeth Ière coûtent cher. On est au début du 1er Empire britannique qui s’étend sur la colonisation de l’Amérique et de l’Afrique, mais il faut financer ces expéditions. De plus, en 1585 démarre la guerre anglo-espagnole, une guerre essentiellement navale qui vit l’Invincible Armada espagnole tenter d’envahir l’Angleterre en 1588. Bref, il faut trouver des fonds à tout prix, et si possible de manière à ne pas mécontenter la population.

A cette époque, et même si la chasse aux sorcières a démarré depuis près d’un siècle, les sorciers se fondent encore volontiers aux Moldus en Angleterre. Plus éduqués que la moyenne de la population (ils savent lire et écrire !), ils sont souvent commerçants, petits propriétaires, voire, pour les plus aventureux, explorateurs ou officiers. En un mot, ils sont plus aisés que la moyenne.

Pourtant, Elizabeth Ire ne pense pas tout de suite aux sorciers. C’est John Dee, astrologue officiel de la reine et ancien Serpentard renvoyé de Poudlard à cause de pratiques offensant le repos des défunts (vrai ou faux, on ne le saura jamais), qui, cherchant à se venger de ses congénères, lui souffle l’idée. D’aucuns prétendent qu’il aurait même Impero la reine. Quoi qu’il en soit, à l’instar d’un messire de Nogaret quelques siècles plutôt en France, il fabrique de toutes pièces un complot visant à faire croire que le directeur de Poudlard, Aiden MacIain, a accumulé un trésor caché à Poudlard afin de favoriser une insurrection des sorciers et s’emparer du trône d’Angleterre. Cela ne peut être toléré : Elizabeth Ire ordonne donc la chasse et la capture des sorciers vivant sur le sol anglais, et s’empare sans hésitation de leurs possessions, qui renflouent le Trésor royal.
Elizabeth Ire meurt en 1603 et John Dee est assassiné en 1608.

2- Les Stuart

Il n’entre pas dans le présent propos de retracer dans le détail toutes les péripéties de l’histoire de l’Angleterre du XVIe siècle. Rappelons simplement qu’il s’agit d’une dynastie qui régnait déjà sur l’Ecosse depuis plusieurs siècles et qui tentera, au travers de ses différents représentants, d’imposer une monarchie absolue à l’Angleterre.

La communauté sorcière se réjouit de l’avènement de Jacques Ier Stuart, dont ils espèrent l’arrêt des persécutions. Il ne faut pas non plus oublier que Aiden MacIain, le directeur de Poudlard accusé par Elizabeth Ire, était écossais, ce qui fait qu’une majeure partie des sorciers, choquée par les accusations tenues et quoique vivant partout sur l’île, se sent bien plus écossaise de coeur qu’anglaise. Jacques Ier, ils en sont certains, sera “leur” roi. La fin de la guerre anglo-espagnole en 1604 confirme leurs espoirs.

Cependant, ils déchantent vite. Les difficultés financières du gouvernement ne font que croître durant le règne de Jacques, en partie à cause d'une inflation galopante, mais aussi de la prodigalité et de l'incompétence financière de la cour. De plus, le roi tente de donner des gages aux catholiques de sa bonne foi (sans mauvais jeu de mots) afin d’en rallier leur allégeance plutôt qu’au pape. Dans ces conditions, la persécution sorcière se poursuit durant tout le XVIIe siècle, avec plus ou moins d’enthousiasme selon les années et les besoins.

Jacques Ier, Charles Ier, Charles II… Les années passent, et les sorciers ne voient aucun espoir d’amélioration. Les gobelins, profitant de la faiblesse des sorciers, se révoltent en 1612, refusant les abus systématiques de sorciers qui, profitant du fait qu’ils peuvent rarement vivre à l’air libre, leur imposent toutes sortes de contraintes pour devenir leurs hommes de paille. L’exécution de Charles Ier le tyrannique n’arrange pas les choses. Les sorciers apprennent à vivre cachés, et de nombreuses dissensions éclatent entre eux. Au Conseil des sorciers (l’ancêtre du Ministère), trois voies se dégagent : l’exil, la prise de contrôle du roi ou la scission avec les Moldus. Aucune de ces trois voies, faut-il le dire, ne reçoit de consensus franc, et les discussions se répètent d’années en années. Plusieurs sorciers tentent de s’immiscer dans les affaires politiques des Moldus et de créer des soulèvements, sans grand succès. Plus grave encore peut-être, les sorciers se déchirent également entre deux clans, les Ecossais et les Anglais. En effet, à la mort de Charles II, c’est son frère Jacques II qui lui succède, et qui montre des prétentions toujours plus autoritaires et contraignantes, supportant mal “l’Etat dans l’Etat” que forment les sorciers. Une partie des sorciers donc, dits “les Anglais”, cherchent à renverser Charles II au profit de sa nièce Marie et son époux Guillaume, ce dernier étant un prince de Hollande, tandis que l’autre partie, “les Ecossais”, restent malgré tout fidèles à la lignée des Stuart qui est “leur” roi (rappelons que Poudlard est en Ecosse) et n’ont pas oublié le règne d’Elizabeth Ire. Cela amène une coalition de sorciers “Anglais” à créer un succédané de Poudlard à Londres en 1685.

Et de fait, ce sont les “Anglais” qui ont le sens de l’histoire. Conspirant et intrigant, ils parviennent à renverser Jacques II et à mettre Marie II et Guillaume III sur le trône en 1689. Ce couple régnant semble un peu plus modéré que les Stuart précédant. Les sorciers cependant, échaudés par un siècle de persécutions, se tiennent sur la défensive, tandis que les “Ecossais” cherchent un moyen de faire revenir un Stuart sur le trône, tenant Guillaume III pour un usurpateur, et continuent à souffler sur les braises de la défiance. Un événement apporte de l’eau à leur moulin : le massacre de Glencoe de 1692. Guillaume III, mécontent du peu d’empressement du laird Alastair MacIain à lui prêter serment d’allégeance, décide de faire un exemple. C’est ainsi qu’il envoie cent vingt hommes de troupe demander l’hospitalité d’Alastair MacIain, dont le capitaine est un parent.par alliance. Alastair ne peut la refuser à un parent et la leur accorde. Dans la nuit, ils tuent Alastair et trente-huit hommes de son clan. Quarante femmes et enfants meurent de froid après l'incendie de leurs maisons. Cela fait scandale chez les Moldus, mais également chez les sorciers, car le clan d’Alastair MacIain est une famille mixte, où l’on épouse aussi bien des Moldus que des sorciers, et surtout l’on se souvient de ce qui est arrivé à l’un de leurs ancêtres, Aiden, le directeur de Poudlard à l’époque d’Elizabeth Ire. Plusieurs familles sorcières influentes “Ecossaises” réclament à cor et à cri vengeance, demandant le renversement du roi “Anglais”.

C’est alors qu’on assiste à un retournement d’alliances inédit au Conseil des Sorciers. En réalité, il faut se pencher d’un peu plus près sur la personnalité d’un sorcier, Ulick Gamp, alors chef du Magenmagot.

Ulick Gamp est le fils cadet de la famille de Sang-Pur Gamp. Entré à Serpentard, comme toute sa famille, il se fait remarquer pour son ambition et son talent à convaincre, manipuler et intriguer auprès de ses camarades. Pestant contre son frère aîné qu’il juge frêle et inconsistant, il n’a de cesse de s’élever pour se faire sa place, et parvient ainsi au poste recherché de chef du Magenmagot. Quelques mois plus tard, son frère meurt d’une chute tragique dans les escaliers. Les rumeurs vont bon train, mais personne n’ose réellement s’y opposer - les sorciers ont d’autres soucis sur les bras -. Ulick Gamp devient, à 25 ans - rappelons qu’à cette époque, on est considéré comme étant un homme à cet âge-là - chef de famille. Ce triste fait d’armes lui vaut respect et méfiance de la part de ses pairs, encore plus que sa fonction.

Sur le plan politique, Ulick Gamp est un “Anglais” convaincu et ardent défenseur de Guillaume III. Mais, nous l’avons dit, c’est également un grand opportuniste. Il se doute que Guillaume III finira aussi mal que les Stuart, ce n’est qu’une question de temps. Aussi, depuis 1690, il intrigue pour se rapprocher de la cour de Guillaume III et avoir son oreille. Le souverain, qui sait ce qu’il doit à Gamp qui a largement oeuvré au renversement de Jacques II, l’écoute.

Et c’est ainsi qu’en 1692, Ulick surprend tous les sorciers du Conseil en annonçant son ralliement au camp des sécessionnistes, ceux qui souhaitent une franche séparation entre les Moldus et les sorciers. Mais à ses conditions. Outre la promulgation du Secret Magique, il exige la dissolution du Conseil des sorciers, arguant de leur dissension perpétuelle qui empêche l’action, au profit de la création d’un Ministère de la Magie dont il serait Ministre. Afin de rallier à lui les indécis, il annonce avoir obtenu du roi Guillaume III des concessions mirobolantes : la liberté totale du commerce de produits sorciers, la cession définitive d’un certain nombre de terres aux sorciers, la fin de leurs persécutions ainsi que l’envoi à chaque expédition d’exploration d’un ou deux sorciers-explorateurs dans le groupe des Moldus. De son côté, Ulick Gamp s’engageait à fermer le Poudlard “Anglais” afin que le Poudlard “Ecossais” demeure l’unique école de magie de Grande-Bretagne.

En réalité, toutes ces concessions ont assez peu coûté à Guillaume III. La pression religieuse exercée sur le continent rendait le commerce des produits sorciers peu rentable, les persécutions étaient sporadiques car les sorciers avaient appris à se cacher, et Ulick avait monté en épingle les quelques heurts dans les colonies afin de convaincre Guillaume III que ses explorateurs seraient plus en sécurité accompagnés d’un sorcier. Ulick fut assez habile pour persuader Guillaume III qu’en récompense des bons et loyaux services des “Anglais”, une rue à Londres, un château en Ecosse et quelques villages n’étaient pas si importants, l’assurant en échange de la protection des sorciers et de la fin de l’immixion des sorciers dans la politique moldue.
Quoiqu’il en soit, le ralliement d’Ulick au camp des sécessionnistes et les concessions apportées lui permettent, malgré l’opposition des “Ecossais” qui craignent l’absolutisme du Sang Pur, de remporter la majorité des voix au Conseil des sorciers, une première depuis un siècle.

Et de fait, en dépit de toutes les craintes, Ulick s’avère être un sorcier relativement modéré. Sous son égide, comme promis, il fait voter et imposer en Europe le Code du Secret Magique International lors de la Confédération Internationale des sorciers en 1692, puis fonde le Ministère en 1707 et devient officiellement le premier Ministre de la Magie.


B- Le second âge d’or (1707-1819)

Après l’effervescence du XVIe siècle, le XVIIe siècle est beaucoup plus calme sur un plan politique. Séparée des Moldus, la communauté sorcière se retrouve plus paisible, d’autant que les Ministres de la Magie se succèdent et, si certains se montrent plus autoritaristes que d’autres, il n’y a pas de réel abus de la fonction, la mémoire des persécutions étant trop vive. Le seul événement marquant de cette époque est, et c’est dire, les révoltes latentes des gobelins et autres créatures entre 1747 et 1770, engendrant la création du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’eut lieu le célèbre incident des vampires dansants. En effet, le 27 avril 1749 eut lieu la première représentation des “Feux d’artifices royaux” de Haendel, un compositeur moldu allemand devenu anglais, composée pour célébrer un traité de paix. Or des vampires déjà bien enivrés de sang sont entrés et ont voulu prendre part à leur manière aux festivités, effrayant le public qui, dans la précipitation, renverse les bougies disposées tout autour de la scène pour l’éclairer, ce qui provoque un incendie. Mis au courant un peu trop tard, le Département des Accidents et Catastrophes magiques mit une semaine à retrouver tous les Moldus présents ce soir-là et oublietter la scène, leur faisant simplement croire à un accident.

Ceci mis à part, l’époque est plutôt calme, nous l’avons dit, et c’est la raison pour laquelle les sorciers la nomment a posteriori le Second Age d’Or, le premier faisant allusion à l’époque bénie où les quatre Fondateurs dirigeaient Poudlard. Profitant de leur tranquillité retrouvée, les sorciers commencent à redévelopper leurs commerces et s’enrichir de nouveau, profitant de l’essor des colonies pour échanger des marchandises toujours plus rares. Globalement en effet, ayant réglés leurs problèmes internes, les sorciers se reportent sur l’extérieur, et s’intéressent de près à la colonisation. On se souvient que Ulick Gamp avait extorqué à Guillaume III l’obligation d’emmener des sorciers-explorateurs dans chaque expédition moldue. En 1710, il crée le Département des Colonies, chargée de superviser ces explorations. Mais je développerai davantage les colonies en partie II.


C- Epoque contemporaine (1819- )

Si les sorciers vivent indépendamment des Moldus, il n’en reste pas moins qu’ils les fréquentent de manière plus ou moins directe. Certains sorciers sont des nés-Moldus, une partie de leurs déplacements s’effectue dans le monde Moldu… Bref, même si les sorciers se tiennent à l’écart, ils reçoivent tout de même des échos du monde moldu.

Or justement, le monde moldu évolue vite, de son côté. C’est l’époque de la deuxième révolution industrielle, les grandes inventions se multiplient. Si certains sorciers sont absolument fascinés par ces nouveaux objets, ces nouvelles techniques, d’autres au contraire sont plus réticents, de peur qu’ils ne pervertissent leur communauté et que les sorciers deviennent dépendants des Moldus. Deux partis voient donc le jour, les Progressistes et les Conservateurs. Cette dichotomie se retrouve dans toutes les strates de la sociétés y compris chez les Ministres de la Magie, les directeurs de Départements, et le Directeur de Poudlard.

Voici la liste des Ministres de la Magie, leur camp, et leurs réalisations éventuelles :

1819-1827 : Josephina Flint, Conservatrice
C’est sous sa direction que la séparation entre Conservateurs et Progressistes voit le jour de manière éclatante. Elle refuse avec énergie et conviction l’ajout, même modifié, de tout objet moldu dans le quotidien, prétendant qu’ils interfèrent avec le bon fonctionnement des baguettes magiques.

1827-1835 :
Ottaline Gambol, Progressiste
La paranoïa de Josephina prenant des proportions exagérées, les sorciers élisent une Progressiste assumée. Les inventions moldues deviennent à la mode, il est du dernier chic d’en avoir chez soi comme objets de curiosité. C’est également sous le mandat d’Ottaline que le Poudlard Express est mis en place.


1835-1841 : Radolphus Lestrange, Neutre

Après le décès d’Ottaline, très appréciée, les Conservateurs tentent de reprendre la main en proposant Radolphus, issu d’une famille Conservatrice mais pas ostensiblement Conservateur lui-même, afin de faire consensus. Radolphus est élu, mais se montre assez incapable à sa charge, et finit par démissionner pour raisons de santé.


1841-1849 : Hortensia Milliphutt, Neutre

Alors que Conservateurs et Progressistes poussent leurs pions pour tenter de faire élire leur champion, c’est une sorcière issue de nulle part, mais très connue du grand public puisque tavernière du “Lion d’or”, ancienne auberge du Chemin de Traverse aujourd’hui disparue, qui est élue à la surprise générale. Multipliant les réglementations, elle rend vite la vie invivable à tout le monde, à commencer par les vieilles familles à qui elle impose une visite du Département des accidents et catastrophes magiques pour s’assurer que leurs possessions en héritage ne constituent pas un danger pour la communauté, et est contrainte de démissionner. Le marché noir connaît une croissance importante sous son mandat.


1849-1855 : Evangeline Orpington, Progressiste

Après le désastre d’Hortensia, les Conservateurs et les Progressistes s’allient pour la première fois depuis trente ans pour faire élire Evangeline, une Progressiste modérée, et surtout grande amie de la reine Victoria. Habituée à côtoyer tous les cercles du pouvoir moldu et sorcier, montrant ostensiblement son respect pour les Sang Purs, évitant les réformes trop avant-gardistes qui pourraient choquer les Conservateurs, elle est appréciée de tous. C’est sous son mandat qu’est créée la voie 9 ¾. Cependant, poussée par ses amitiés moldues, elle utilise indûment la magie pour aider la reine Victoria à lutter contre les Russes lors de la guerre de Crimée. Cette ingérence fait scandale, on l’accuse de violation du Secret magique, et elle doit démissionner.


1855-1858 : Priscilla Dupont, Conservatrice

Se rendant compte du danger que représente le fait d’avoir un Ministre trop lié aux affaires moldues, les Progressistes modérés et les Conservateurs s’accordent sur Priscilla Dupont, que l’on ne peut accuser de collusion avec les dirigeants moldus : son dégoût envers le 1er ministre moldu Henry Palmerston est connu de tous. De plus, elle n’est pas une Conservatrice extrême, et promet, si elle est élue, quelques petites mesures pour faire plaisir aux Progressistes. Las, elle doit démissionner au bout de trois ans sous la pression des Progressistes extrêmes, car elle refuse de s’entretenir avec Henry Palmerston au sujet d’une expédition à laquelle doivent prendre part, selon la négociation de Gamp, des sorciers-explorateurs qu’il lui refuse.


1858-1865 : Dugald McPhail, Progressiste

Les Progressistes extrêmes ont le vent en poupe, et c’est sans difficulté qu’ils font élire Dugald, l’un des leurs, qui de plus plait à la population sorcière par son côté social, proche d’eux (c’est un ancien Poufsouffle). Les objets moldus anglais reviennent à la mode, et les sorciers lui doivent également l’instauration du Magicobus. Néanmoins, fatigué de tous les arbitrages qu’il doit faire au quotidien, usé par le pouvoir et aspirant à une vie plus simple, Dugald démissionne.


1865-1900 : Faris Spavin, Conservateur

Difficile de trouver un remplaçant correct au très apprécié Dugald. Finalement, après plusieurs tours sans majorité, c’est Faris qui est élu, un Conservateur modéré, ancien sorcier-explorateur, qui devient populaire en racontant ses souvenirs des colonies à des sorciers fascinés. Il parvient à rallier Conservateurs et Progressistes en les mettant tous d’accord sur la nécessité d’une politique spécifique envers les Colonies. Il est élu à 10 voix près. Sous son mandat, les objets et tissus issus des colonies sont très prisés, notamment ceux venant des Indes et de Chine, et donnent lieu à de véritables collections de la part de sorciers fortunés.

Depuis, Spavin a remporté toutes les élections suivantes: 1877, 1883 et la dernière, en 1889 contre Albertus Malefoy (Conservateur) et Helba Reneegan (Progressiste).

En 1880, des meurtres ont lieu à Londres, dans une affaire qui remue le pays entier, moldu comme sorcier. Le phénomène prend une ampleur médiatique sans précédent et fragilise le pouvoir en place, ce qui amène de nouvelles élections en 83 et un profond remaniement du gouvernement par Spavin, avec à la clé la nomination d’un nouveau Directeur de Poudlard en 1885.

Par ailleurs, depuis plus d’une décennie, une guerre politique se livrait entre Sang purs et le Ministère pour le contrôle de Poudlard.
Une guerre d’influence faite de coups fourrés visant à affaiblir l’ennemi sur le plan politique. Un complexe et formidable échiquier sur lequel chacun avançait stratégiquement ses pions pour protéger les pièces maîtresses, pour gagner du terrain. Une lutte acharnée entre conservateurs et progressistes. En 1885, Phineas Nigellus Black prend ses fonctions à Poudlard. Un Sang pur très influent et maintes fois décoré. Quelque temps après, le Ministère envoie un ambitieux Professeur avec de bons contacts et ancien Agent Diplomatique pour enseigner. Ce qu’il fera bien sûr mais pas seulement. Dans l’ombre, il œuvre pour le Ministère afin d’affaiblir peu à peu celui qu’il appelait: « Le Roi Noir ». Son but étant de rapporter à son contact, les moindres problèmes survenants au collège de magie, les moindres erreurs que pourrait commettre le Directeur en place…

Une année terrible se passa, ou des dizaines d’élèves disparurent ou furent retrouvés mort. Un assassin connu du bureau des Aurors fut même repéré dans les murs de Poudlard, menaçant le corps enseignant. Un gros débat eut lieu au Magenmagot, ou le Directeur s’en sortît mieux que bien. Ce fut une victoire écrasante face au Ministère devant l’incapacité manifeste des Aurors envoyés cette même année à régler les problèmes . Mais le Ministère n’avait pas dit son dernier mot, et le Professeur Hamilton resta en poste, continuant son travail de sape,aidé par le Professeur Morningstar, enseignant la Transfiguration. Hamilton était surveillé de près, mais pas son collègue. Il eut donc l’opportunité de récupérer certains documents plus que compromettant dans le bureau même du Directeur en poste,jusqu’à ce que finalement, Black fusse remercié et que l’ambitieux Professeur par quelques leviers bien actionnés et anticipés en amont soit nommé Directeur. Enfin c'était le plan… Mais Hamilton fut berné par le Ministère et un autre que lui fut nommé à sa place… Il fut tout de même nommé Directeur de Maison au même titre que son collègue et ami, le Professeur Morningstar.

De nouvelles élections ont eu lieu et à la surprise générale, Spavin le Ministre de la Magie n’est pas réélu. On lui préféra un progressiste du nom de Cornelius Boyle, une des personnes ayant largement œuvré sur l’échiquier politique pour faire tomber Black. Côté Sang Pur, ce fut un véritable cataclysme, et bien que beaucoup de familles se soient entre-déchirées, sous les graines de la discorde menée par Hamilton et son petit groupuscule du Ministère, certaines songent réellement à se reparler et s’allier à nouveau.

1900- … : Cornelius Boyle, Progressiste modéré

Il remporta haut la main son élection contre Faris Spavin (Conservateur) et Helena Ronaldson ( Progressiste modérée). Une élection très controversée tant les écarts de votes furent importants. Toutefois, s’il y a eu de nombreuses suspicions de triche, rien n’a pu être prouvé. Cornelius Boyle était le Directeur du département de la coopération Magique Internationale. Un homme puissant avec de nombreux soutiens. En mettant Hamilton à la tête de Poudlard, il rompt un peu la coutume de mettre à la tête de Poudlard, un sorcier d’un camp opposé et assume complètement ce choix malgré la grogne générale, ce qui lui valut le surnom de Ministre de fer.

Re: Histoire sorcière de l’Angleterre

Publié : 10 août 2022, 07:24
par Mystères de Poudlard
II- Histoire des colonies

Les sorciers anglais se sont toujours plus ou moins intéressés aux colonies. Certains y trouvent un intérêt commercial, d’autres un intérêt exploratoire, d’autres enfin un refuge. C’est également une formidable source de légendes et d’histoires glauques dont les sorciers sont friands. Si au XVIe on fait la part belle aux Amériques et aux côtes africaines (de nombreux sorciers anglais fuient les persécutions en Amérique du Nord), à partir du XVIIe siècle on s’intéresse aux autres continents.
De manière générale, les sorciers anglais, à l’instar des Moldus anglais, sont particulièrement fiers de leurs colonies qui montrent la domination de l’Angleterre par rapport aux autres pays. Les sorciers anglais se rappellent encore avec émotion de l’arrivée de Faris Spavin pour sa première Confédération Internationale des sorciers en 1865, vêtu d’une robe en soie de Chine, juché sur un balai en bois de palissandre indienne et arborant à son chapeau une plume de Focifère africain. Ce fut considéré comme une provocation ou comme une préciosité ridicule de la part des autres pays, mais forts de leurs nombreuses colonies, les sorciers anglais se sentent assez orgueilleux et supérieurs aux sorciers étrangers.
Le Ministère s’est naturellement adapté à la situation. Le Département des Jeux et Sports magiques n’existait pas à l’époque, les compétitions internationales étant gérées par le Département de la Coopération magique internationale et les compétitions nationales par des structures indépendantes, et le niveau 7 est occupé par le Département des Colonies.

Le Département des Colonies, créé par Gamp en même temps que les autres Départements et le Ministère entier en 1707, comporte plusieurs services :
Le service des sorciers émigrés,qui gère les communautés sorcières anglaises établies dans les colonies

Le service des contrefaçons de l’artisanat des colonies, qui s’assure de la bonne qualité des marchandises ramenées des colonies

Le service des sorciers-explorateurs, qui supervise les sorciers qui partent dans les expéditions moldues

Le service de la pacification des colonies, qui s’assure que toutes les colonies respectent bien le secret magique

Le service des brigades coloniales,créé par Faris Spavin suite aux révoltes indiennes.

Composé de trois phalanges de dix sorciers, elles interviennent pour des missions ponctuelles de rétablissement de l’ordre dans les colonies. Recrutées parmi les Tireurs, supervisées par un Auror, elles font une concurrence directe au Département de la Justice magique qui s’en plaint épisodiquement.
De manière générale, il faut garder à l’esprit que les Départements les plus puissants de cette époque sont les Départements de la Coopération magique internationale et le Département des Colonies. Le Département de la Justice magique sort parfois la tête de l’eau grâce au Magenmagot, mais le Département des Mystères est, pour sa part, complètement ignoré voire méprisé. Régulièrement, des Progressistes demandent sa suppression au profit d’un Département d’études de la technique moldue - pour l’instant sans succès.


A- Les Indes

Les Indes sont connues des sorciers depuis le XVIIe siècle, grâce à la Compagnie britannique des Indes orientales moldue. Cependant, les premiers contacts entre les Anglais et les Indiens ne se passent pas très bien. Les Anglais sont arrogants, et les sorciers indiens prennent un malin plaisir, dans les années 1600-1630, à les rendre fous.

Pour réussir à passer outre cette magie qu’ils ne maîtrisent pas, la Compagnie cherche à attirer des sorciers anglais lassés par l’ostracisme voire les persécutions dont on fait preuve à leur égard, leur promettant richesses et liberté. Elle parvient ainsi à attirer une vingtaine de sorciers qui finissent par venir à bout des tours indiens, notamment aux abords de Madras et de Bombay. Malheureusement, la Compagnie leur interdit la récupération de richesses promises et une partie des sorciers, dégoûtés, choisissent de rester aux Indes. Jusqu’en 1757, le territoire anglais ne cesse de s’agrandir et le commerce s’amplifie via les comptoirs.

Le Code du Secret magique de 1698 va quelque peu changer la donne pour les sorciers. Désormais, il va falloir réussir à convaincre les sorciers indiens de vivre cachés, pour des raisons qu’ils ne comprennent pas toujours. Les premiers sorciers-explorateurs, aidés par les sorciers anglais locaux, vont remplir cette mission délicate et leur diplomatie aboutit à la création de la première école magique indienne, Jadookaghar, dans les années 1720-1730. Mais toutes les communautés sorcières indiennes ne sont pas convaincues, et les sorciers-explorateurs seront contraints d’employer la force pour certaines d’entre elles. Par ailleurs, afin de montrer l’exemple, les sorciers anglais locaux se détachent des anglais moldus près desquels ils vivaient et, aidés par l’apport de nouveaux colons sorciers anglais, fondent la première colonie sorcière anglaise à quelques kilomètres au Nord de Madras en 1757.

En 1890, on peut considérer les Indes sorcières comme entièrement colonisées, d’autant plus aisément que les Anglais sont à la tête de Jadookaghar, l’école indienne, et peuvent convaincre les jeunes Indiens de la nécessité du Secret magique. Cependant, on l’a dit, les Anglais, sorciers y compris, sont assez volontiers arrogants, et se comportent souvent en pays conquis, pillant les temples et autres ressources sans vergogne, ce qui amène à des tensions régulières avec la communauté locale. Entre 1757 et 1890 on compte ainsi quatre révoltes indiennes, qui ont beau ne pas aboutir, marquent la population. La troisième est celle de la révolte des cipayes de 1857, qui, bien que instiguée par des soldats indiens moldus enrôlés dans la Compagnie, trouve un écho chez les sorciers indiens.

Quelques denrées échangées avec les Indes :
Du bois : le marronnier pour créer des jeux d’échecs, le palissandre pour les meubles ou la décoration, le santal pour les arts spirituels
Divers produits comme l’encens, des épices, le citron

B- La Chine

Les Britanniques s’intéressent assez tardivement à la Chine, comparé à d’autres pays. Cela est principalement dû au fait que le commerce y est plus difficile, car la Chine est un pays traditionnel, qui fonctionne en autarcie, et fermée aux commerces européens. Les premiers navires de commerce autorisés arrivent en 1689 à Canton, soit plus d’un siècle après les autres grandes colonies. Là encore, c’est la Compagnie britannique des Indes orientales qui va tirer son épingle du jeu. Et encore faut-il le nuancer : en 1757, un édit impérial énonce que toutes les frontières maritimes ferment sauf Canton, qu’un organisme collégial chinois, le Co-hong, fixe les prix et les quantités des marchandises échangées, que les étrangers n’ont pas le droit d’apprendre le chinois et qu’ils ne peuvent s’installer où ils veulent : ils sont regroupés en treize comptoirs dans Canton.

Face à cela, la Compagnie cherche à rééditer la stratégie qui avait fonctionné aux Indes : le recrutement de sorciers afin de faire plier les Chinois. Sauf qu’entre temps, les sorciers anglais avaient disparu, soumis au Secret magique depuis 1692. La Compagnie ne se démonte pas pour autant : elle va chercher les sorciers aux Indes, où l’application du Secret magique est plus difficile et où il est plus facile de trouver quelques sorciers moyennant pots-de-vin. Quelques sorciers anglais vivant aux Indes et quelques sorciers indiens se laissent convaincre. Cependant, ce sont des sorciers assez médiocres, la Compagnie ne pouvant se permettre le luxe de choisir, et leurs quelques tentatives d’embrouiller les esprits chinois pour avoir de meilleures conditions commerciales se soldent par un lamentable échec face à des mages chinois puissants et instruits par des siècles de pratique de leur art. L’on pense d’ailleurs que ces tentatives ratées ont précipité la décision de l’édit impérial de 1757, cantonnant les étrangers dans les comptoirs afin de mieux les surveiller. Quant aux sorciers-explorateurs dépêchés par le Ministère, ils ne peuvent aller bien loin et se font systématiquement démasquer.

Finalement, de guerre lasse, le Ministère considère que, puisque les Chinois fonctionnent autant en autarcie, il n’est pas besoin de leur imposer le Secret magique, et se contente donc de les surveiller de loin.

La situation évolue à cause ou grâce aux Moldus. En effet, les Chinois acceptent le commerce avec les étrangers, mais à condition que leurs porcelaine, thé, et autres produits laqués soient échangés contre de l’argent (le métal), ce que ne possèdent pas les Anglais. Ils contournent donc cette exigence en faisant commerce de l’opium : ils vendent de l’opium indien sous le manteau aux Chinois dont ils sont dépendants en échange d’argent, et récupèrent cet argent pour acheter officiellement les produits qui les intéressent.

Face à cette situation, la cour impériale décide de prohiber la consommation d’opium et fait détruire en 1839 près de 1200 tonnes d’opium. Les Britanniques s’en servent de prétexte comme déclaration de guerre et la première guerre de l’opium a lieu entre 1839 et 1842.

Les sorciers ne s’en mêlent guerre. Ce n’est pas leur problème. En revanche, à l’issue de cette guerre gagnée par les Anglais, le traité de Nankin leur ouvre les portes de cinq ports, Xiamen, Canton, Fuzhou, Ningbo et Shangai, ainsi que la session de Hong-Kong. Comme aux Indes un siècle plus tôt, le Ministère s’empare de l’occasion et propose à quelques familles sorcières intéressées de s’installer dans l’un de ces ports chinois comme marchands afin de s’enrichir plus facilement, ce qui sera fait. Des sorciers-explorateurs partent de nouveau en Chine pour tenter d’en percer les mystères sorciers, là encore sans trop de succès.

Il faudra attendre la deuxième guerre de l’opium (1856-1860), déclenchées pour les mêmes raisons que la première, la demande de légalisation de l’opium, pour voir une avancée significative. A l’issue de cette deuxième guerre en effet, les Moldus obtiennent le droit pour les étrangers de voyager dans les régions intérieures de la Chine dont ils étaient jusqu’à présent bannis, ainsi que l’autorisation de s’installer dans dix nouveaux ports. Les sorciers-explorateurs peuvent enfin mener à bien leur mission, et après une dizaine d’années de pourparlers, obtiennent l’adhésion des sorciers chinois au Code international du Secret magique. En réalité, il s’agit d’abord d’une adhésion de façade, les sorciers chinois ne voyant pas l’intérêt de cacher leur essence magique à leurs propres compatriotes, avec lesquels ils n’ont jamais eu de problème. Les sorciers-explorateurs anglais obtiennent en premier lieu qu’ils cachent leur magie aux étrangers. Par la suite, lentement, la scission s’établira dans la société chinoise, mais en 1890, la frontière entre sorciers et Moldus chinois est encore très poreuse.

Quelques denrées échangées avec la Chine : thé, porcelaines, soie, animaux magiques (zouwu, phénix…).

C- L’Afrique
Le continent africain est connu depuis l’Antiquité, et exploré depuis le XVe siècle. Néanmoins, en raison du climat difficile, les explorateurs vont rarement plus loin que les côtes.

Côté sorcier, on connaît le potentiel africain depuis plusieurs siècles, mais les Indes semblent beaucoup plus passionnantes à découvrir. Finalement, avec le développement des balais qui réduisent considérablement les temps de transport notamment dans les zones désertiques, les sorciers se mettent à l’exploration plus systématique de ce continent avec un temps d’avance sur les Moldus. A la différence des Indes ou de la Chine cependant, le Ministère n’encourage guère l’installation de colonies sorcières anglaises. Il faut dire que ce continent, comparé aux Indes, semble nettement moins attrayant. Malgré tout, il continue à envoyer des sorciers-explorateurs, qui organisent une meilleure harmonisation de la communauté sorcière du continent, facilitant notamment les transports afin de faire de Uagadou, l’école de magie millénaire située en Ouganda, l’école de référence, comme Poudlard en Angleterre ou Jadookaghar aux Indes.

Quelques denrées échangées avec l’Afrique : bois (ébène, acajou), métaux précieux, ivoire.

A noter que le venin de Démonzémerveille, qui contient un puissant sortilège d’amnésie, fait l’objet d’un trafic particulièrement florissant au XIXe siècle, notamment dans les années 1840, et que l’on constate une recrudescence de crimes commis à l’aide de ce venin, ce qui lui vaut d’être interdit d’importation en 1851. Cependant, il est toujours possible de s’en procurer en 1900, à condition d’aller aux bonnes adresses.

D- L’esclavage

Les sorciers ont toujours eu une position ambivalente par rapport à l’esclavage. N’ayant pas les problèmes des Moldus par rapport à la religion, ils reconnaissent assez volontiers les sorciers locaux comme étant des êtres humains, et ne chercheront jamais à les mettre en esclavage, cherchant au contraire à les éduquer. En revanche, une partie des sorciers anglais se considère supérieure aux Moldus, quelle que soit leur nationalité, et dans certaines colonies, notamment aux Amériques, ne répugnent pas à user d’esclaves moldus pour leurs plantations. Le Ministère ferme les yeux.
Avec le Secret magique de 1692, cette pratique disparaît et les sorciers coloniaux remplacent les Moldus par des créatures magiques (centaures…). Depuis le début du XIXe siècle cependant, les révoltes à répétition de ces créatures fait qu’elles sont fort peu utilisées et le Département de Contrôle et de Régulation des Créatures magiques s’est largement emparé du problème, ce qui a conduit les sorciers à préférer l’usage des elfes, qui s’est largement répandu en Angleterre et dans les colonies.

Re: Histoire sorcière de l’Angleterre

Publié : 10 août 2022, 07:25
par Mystères de Poudlard
III- Contexte socio-culturel en 1900

A- Poudlard


L’arrivée de Gamp en Ministre de la magie en 1707 avait pour condition la réunification des deux Poudlard. C’est chose faite en 1708. Sous le Second Age d’Or, le sentiment pro-”Ecossais” de Poudlard l’Ancienne se dissipe progressivement au profit d’une ligne de conduite plus neutre, d’autant que depuis la scission des deux Poudlard, l’école de magie connaît de graves difficultés financières. Gamp s’engage donc à la soutenir financièrement, en échange du pouvoir de nomination du Directeur (il n’y a pas de Conseil d’administration à l’époque). En un mot comme en cent, depuis le XVIIIe siècle, Poudlard est sous la coupe du Ministère.

En 1890, c’est toujours le cas.
Depuis le début du XIXe, il est de coutume que le Ministre nomme comme Directeur un sorcier de bord opposé (mais pas trop…) afin de montrer à la population sorcière sa volonté d’union. Faris Spavin, Conservateur modéré, ne déroge tout d’abord pas à la règle et fait le choix en 1865 de Basil Fronsac, un Progressiste modéré connu pour son goût pour les études et le travail. Cependant, suite à des tractations politiques, Spavin est obligé de se séparer de Fronsac et doit mettre à la place, en 1885, Phineas Nigellus Black, un Conservateur extrême. En 1890, c’est toujours Black qui est en place.
Les cours de Poudlard sont un subtil mélange d’ancien et de moderne, reflétant les orientations politiques des Directeurs successifs. Ainsi, si l’on retrouve les cours usuels de Botanique, Défense contre les Forces du Mal, Enchantements, Potions, Sortilèges, Transfiguration, Vol, Soins aux Créatures magiques et Arithmancie, l’Histoire de la Magie prend, en fonction des Directeurs, une dimension plus ou moins de propagande.
Les Arts Spirituels font leur grande apparition dans les années 1860 sous l’influence Progressiste, et consistent tout d’abord en l’étude des magies coloniales indienne et africaine, même si en 1890 certains sorciers anglais réussissent à développer leurs propres techniques.

L’ Etude des Moldus est une matière apparue dans les années 1830, également sous l’influence Progressiste, qui, si elle n’est jamais remise en cause, connaît un certain nombre d’évolutions au fil des années en fonction des Directeurs. Matière obligatoire, option, contenu, évoluent dans le temps. En 1890, il s’agit d’une option au contenu prudent afin de n’offenser personne, même si la matière a de toute façon tendance à être choisie par des élèves Progressistes, ou des élèves Conservateurs souhaitant combattre les idées moldues.

La nouveauté apportée par le directeur Black est le cours de Bienséance, réservé aux élèves de Sang-Pur à l’exception de quelques cours ouverts à tous. Il s’agit d’une étrangeté, car jusqu’alors, la séparation de la société se faisait surtout par le clivage Conservateurs / Progressistes, peu importe le sang. Mais il faut dire que la famille Black a la réputation d’être originale. Ce cours est observé avec la curiosité polie que l’on réserve pour le vieil oncle toqué qui parle de ses marottes, et les Sang-Purs ne sont pas mécontents que leurs enfants puissent prolonger l’éducation qu’ils donnent à la maison à

B- Conservateurs et Progressistes

Grand clivage du XIXe siècle, il ne faut cependant pas le réduire à une caricature “Progressiste” = pro Moldu Né-Moldu / “Conservateur” = anti-Moldu Sang-Pur. La réalité est plus complexe que ça.
L’origine de ce clivage remonte au début du XIXe siècle lorsque les grandes inventions moldues se développent, mais était de toute façon latent depuis le XVIe siècle.
Depuis le XVIe siècle et les persécutions se pose en effet la question suivante : quelle coopération veut-on avec les Moldus ? Veut-on vivre de manière totalement indépendante d’eux, ou bien veut-on vivre avec eux ?
Si la question s’est résolue en apparence avec le Secret magique où c’est l’indépendance qui prime, elle ressurgit néanmoins au XIXe avec les grandes inventions rapportées par les Nés-Moldus qui fascinent certains sorciers, qui seraient alors prêt à envisager un rapprochement avec les Moldus pour s'emparer de leurs techniques, voire, pour les Progressistes extrêmes, faire sauter le Secret magique qui n’a plus lieu d’être, et diriger les Moldus et leurs techniques - les sorciers étant toujours supérieurs en tout, ce serait pour le bien des Moldus. De ce point de vue-là, Evangeline Orpington, quoique modérée, est leur modèle.

Cependant, une autre frange de la population sorcière craint la colonisation. Si le souvenir des persécutions est lointain et semble dépassé, en revanche, nous sommes en pleine période des colonies. Si l’on s’intéresse de trop près aux techniques moldues, ne finiront-ils pas par en devenir dépendants, et donc de passer sous la domination moldue ? En 1890, le précédent chinois est dans tous les esprits, et les Conservateurs le martèlent : “Leur technique ne doit pas devenir notre opium”. Les Conservateurs extrêmes proposent même l’autonomie totale de la communauté sorcière, sans aucun échange avec les Moldus anglais, pour éviter tout risque.

Assez étonnamment, certains Conservateurs et Progressistes extrêmes s’entendent même sur un projet commun : le vol des techniques moldues pour les disséquer et en faire des objets “sorciérisés”. On s’en doutera, ce projet marginal est loin de faire l’unanimité, mais il existe un réel marché noir de ces objets, obtenus grâce aux relations des Nés-Moldus.
Bref, on le voit, c’est une question qui transcende le sang.
Bien entendu, la majeure partie de la communauté sorcière ne prend pas aussi ouvertement parti. Néanmoins, tous les sorciers ont leur opinion personnelle sur la question qu’ils donnent volontiers à la taverne entre deux Bièreaubeurres ou aux repas de famille, et les “neutres” véritables sont extrêmement rares.


C- Les différences sociales

En 1900, les différences liées au sang sont minimes, Nés-Moldus exceptés, et en tout cas, ce n’est pas ce qui passionne le plus les sorciers.


1- Les Sang-Purs

Les Sang-Purs sont encore relativement nombreux, et surtout ils n’ont pas besoin d’en faire des tonnes pour faire savoir la qualité de leur sang : tout le monde sait qui est qui. On voit donc régulièrement des Sang-Purs s’encanailler avec de vieilles familles de Sang-Mêlé ou même des Nés-Moldus sans que cela ne gêne qui que ce soit.
Ainsi, les membres de la gent masculine peuvent s’aventurer à fréquenter des jeunes filles d’autres sangs, tant qu’il n’y a pas mariage, on ferme les yeux. En revanche, si la jeune fille tombe enceinte, elle sera mise au ban de la communauté sorcière comme fille de mauvaise vie, et bien évidemment, l’enfant ne sera pas reconnu par la famille Sang-Pur.

Pour les demoiselles Sang-Pur, c’est un peu différent : les amitiés avec des filles d’autres sangs ne posent aucun problème, en revanche il serait très mal vu de fréquenter un garçon, quel que soit son sang : elles ne doivent fréquenter que le garçon choisi par ses parents.
De manière générale, ce qui prime chez les Sang-Pur, c’est l’originalité, l’excentricité. Puisqu’ils n’ont pas besoin de paraître pour être reconnus, ils peuvent se permettre ce qu’ils veulent. Ainsi, l’on ne s’étonnera pas de la lubie d’un Macmillan qui paraîtra vêtu d’une robe miteuse et d’un chapeau sorcier écrasé ou d’un Rowle qui organisera une course d’Ethonans… debout sur la selle. Evidemment, certaines familles comme les Black sont plus collet monté que d’autres.

Notons tout de même une évolution. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, c'étaient les Sang-Pur qui dominaient la politique sorcière. Cependant, à la fin du XIXe siècle, les Sang-Purs perdent de leur influence suite à leurs nombreuses dissensions et excès, et ce sont les Sang-Mêlés qui montent en puissance. Les Sang-Purs ne sont plus aussi bien considérés qu'avant, sont moins respectés et honorés qu'avant. Selon les familles, certaines tentent de s'adapter à ce nouvel état de fait, d'autres au contraire s'en révoltent.


2- Les Sang-Mêlés

Les Sang-Mêlés sont un peu plus puritains. Leur nom est leur réputation, et ils doivent la préserver. Si la fréquentation des Sang-Purs est encouragée pour former les relations intéressantes et la bonne éducation dont ils n’ont pas toujours les clés, l’on met sérieusement en garde les jeunes filles sur la fréquentations des garçons Sang-Purs, afin qu’elles ne deviennent pas des filles perdues. Pour le reste, la fréquentation est libre, fille comme garçon. Côté éducation, il s’agit clairement d’une prérogative maternelle jusqu’aux 11 ans de l’enfant, et si les deux parents travaillent, les enfants sont confiés aux grands-parents ou à une tante qui les gardera avec les siens.

La Reconnaissance :
Comment devient-on Sang-Pur ? De la plus simple des manières : il suffit qu'une famille de Sang-Pur reconnaisse la famille de Sang-Mêlé comme étant l'une des leurs. Une famille de Sang-Mêlé qui a quelques aspirations sociales cherchera donc à négocier cette reconnaissance, souvent dans un accord commercial, avec une contrepartie financière notamment ou en avantages prévue pour la famille de Sang-Pur. Cela peut aussi être un arrangement pour cacher une union douteuse... Une fois qu'il obtient une reconnaissance, elle va tenter de faire de même avec les autres familles de Sang-Pur.
Bien évidemment, si les Weasley reconnaissent la famille Smith, les Weasley considèrent la famille Smith comme étant de sang pur, mais ce ne sera pas le cas des Black qui ne l'auront pas reconnue, et s'abstiendront donc de l'inviter à leurs réceptions.
Une fois la famille Smith reconnue par une famille de Sang-Pur, elle n'aura donc de cesse que de se faire reconnaitre par chacune des "Grandes Familles", celles qui se sont toutes reconnues entre elles (Black, Lestrange, Ollivander etc.).


3- Les Nés-Moldus

C’est un peu la loterie. Comparés aux autres sangs, ils ne sont pas très nombreux et peuvent venir de toutes les franges de la population moldue. Cependant, après un scandale en 1828 concernant un Né-Moldu issu d’une classe populaire arrivé à Poudlard sans savoir ni lire ni écrire, le Ministère prend désormais les devants et s’assure discrètement qu’à partir de l’âge de sept ans, les Nés-Moldus puissent avoir accès à l’instruction de base. Une petite bourse d’or aux parents est très efficace pour les persuader de les inscrire à l’école. Ensuite une fois à Poudlard, ils se débrouillent comme ils peuvent pour intégrer au plus vite les codes de la magie. Ils ne sont généralement pas ostracisés car reconnus comme sorciers avant tout : les Progressistes y voient un être à sauver des griffes du monde moldu,et les Conservateurs les voient comme des Moldus “sauvés” et ils leur disent en substance “bienvenue dans la communauté”. Quelques Conservateurs extrêmes les rejettent car ils apportent à chaque nouvelle arrivée une curiosité nouvelle pour tout ce qui est Moldu, mais ils sont rares et peu populaires. Certains Nés-Moldus peuvent parfois éprouver un pincement au coeur, ou se sentir partagés entre leur nature sorcière et leur naissance moldue, par rapport à ce qu’ils peuvent entendre des conversations des sorciers quand d’autres cherchent à faire leurs preuves et font tout pour faire oublier qu’ils sont d’origine.

Néanmoins, malgré toute cette bonne volonté, être un Né-Moldu est quand même une tâche sur son CV : un Né-Moldu ne pourra jamais occuper que des emplois subalternes, on ne saurait imaginer un Professeur de Poudlard, par exemple, être un né-Moldu. Il faut attendre en moyenne la troisième génération pour que les descendants soient parfaitement intégrés à la communauté sorcière.


D- Transport et presse

Pour se déplacer, les sorciers ont plusieurs solutions :
Les voitures à Ethonans
Utilisées essentiellement pour les déplacements en famille en territoire moldu. Les chevaux utilisés sont des Ethonans à qui un sort d’invisibilité fait disparaître les ailes aux yeux des Moldus

La poudre de Cheminette
Les sorciers qui ont de faibles moyens s’en servent pour leurs déplacements les plus longs. Cependant, beaucoup de poudres de contrefaçon provenant des Indes circulent sur le territoire anglais, et beaucoup d’officines créent la leur sans contrôle qualité. Peu onéreuses, elles provoquent régulièrement des accidents parfois graves, ce qui donne à la poudre de Cheminette mauvaise réputation. Les sorciers plus fortunés évitent de s’en servir.

Le Magicobus
Utilisé depuis 1865 par tous les sorciers peu fortunés qui supportent le trajet, il amène les passagers dans tous les principaux lieux sorciers d’Angleterre.

Le balai
Souvent le premier achat d’un sorcier un peu aisé, il est le moyen de transport privilégié des sorciers avec un peu de moyens. Fait sur mesure - la commercialisation en masse n’existe pas encore - les sorciers les plus fortunés le choisissent en acajou africain ou en palissandre indien et l’agrémentent d’incrustations d’or, de pierres précieuses ou d’ivoire qui n’aident pas à la stabilité du balai, mais qui impressionnent tellement davantage.

Le Portoloin
Utilisé uniquement pour les voyages hors d’Angleterre, son usage est strictement réglementé par le Département des Transports magiques. Ce sont essentiellement des membres du Département de la Coopération magique internationale et du Département des Colonies qui s’en servent.


Côté presse, la Gazette du sorcier, inamovible et sans concurrence, est reçue quotidiennement par quasiment tous les foyers sorciers. Certains sorciers préfèrent cependant consulter le Niffleur enchaîné, un journal parodique hebdomadaire toujours à l’affût de scandales et de découvertes sensationnelles.

Voici quelques journaux reçus régulièrement chez certains sorciers :

La Gazette du sorcier (généraliste)
Le Niffleur Enchaîné (news, indiscrétions)
L'Eclaireur de Londres (meurtres, sanglant, grotesque)
L'Echo de la mode (mode masc-fem)
Le Zéphyr sifflant (people)
Le Cognard (sport)
L'Amplificatum (petites annonces)
Le Gallion (économie)
La Chouette littéraire (littérature)
La Sorcière avisée (économie domestique)

A côté de cette presse d’information, quelques journaux spécialisés paraissent autour du Quidditch, des échecs ou du Bavboule, ou publient les bulletins des très sérieux clubs tels que la Société sorcière de géographie, le Club des très honorables explorateurs d’Afrique, le Salon des arts orientaux ou le Cercle des propriétaires de balais décorés.