Histoire sorcière de l’Angleterre
Publié : 30 août 2021, 20:34
Histoire sorcière de l’Angleterre
I- Histoire politique
A- Les grandes persécutions (1585-1707)
1- Elizabeth Ire
A une époque où anglicans et catholiques se déchirent, la reine Elizabeth Ire est considérée comme relativement tolérante et n’engage pas de persécutions.
Mais il n’en va pas de même pour la sorcellerie.
Nous sommes dans une fin de siècle où, si le royaume est relativement prospère par rapport aux siècles précédents minés par la peste et les conditions climatiques, les dépenses occasionnées par Elizabeth Ière coûtent cher. On est au début du 1er Empire britannique qui s’étend sur la colonisation de l’Amérique et de l’Afrique, mais il faut financer ces expéditions. De plus, en 1585 démarre la guerre anglo-espagnole, une guerre essentiellement navale qui vit l’Invincible Armada espagnole tenter d’envahir l’Angleterre en 1588. Bref, il faut trouver des fonds à tout prix, et si possible de manière à ne pas mécontenter la population.
A cette époque, et même si la chasse aux sorcières a démarré depuis près d’un siècle, les sorciers se fondent encore volontiers aux Moldus en Angleterre. Plus éduqués que la moyenne de la population (ils savent lire et écrire !), ils sont souvent commerçants, petits propriétaires, voire, pour les plus aventureux, explorateurs ou officiers. En un mot, ils sont plus aisés que la moyenne.
Pourtant, Elizabeth Ire ne pense pas tout de suite aux sorciers. C’est John Dee, astrologue officiel de la reine et ancien Serpentard renvoyé de Poudlard à cause de pratiques offensant le repos des défunts (vrai ou faux, on ne le saura jamais), qui, cherchant à se venger de ses congénères, lui souffle l’idée. D’aucuns prétendent qu’il aurait même Impero la reine. Quoi qu’il en soit, à l’instar d’un messire de Nogaret quelques siècles plutôt en France, il fabrique de toutes pièces un complot visant à faire croire que le directeur de Poudlard, Aiden MacIain, a accumulé un trésor caché à Poudlard afin de favoriser une insurrection des sorciers et s’emparer du trône d’Angleterre. Cela ne peut être toléré : Elizabeth Ire ordonne donc la chasse et la capture des sorciers vivant sur le sol anglais, et s’empare sans hésitation de leurs possessions, qui renflouent le Trésor royal.
Elizabeth Ire meurt en 1603 et John Dee est assassiné en 1608.
2- Les Stuart
Il n’entre pas dans le présent propos de retracer dans le détail toutes les péripéties de l’histoire de l’Angleterre du XVIe siècle. Rappelons simplement qu’il s’agit d’une dynastie qui régnait déjà sur l’Ecosse depuis plusieurs siècles et qui tentera, au travers de ses différents représentants, d’imposer une monarchie absolue à l’Angleterre.
La communauté sorcière se réjouit de l’avènement de Jacques Ier Stuart, dont ils espèrent l’arrêt des persécutions. Il ne faut pas non plus oublier que Aiden MacIain, le directeur de Poudlard accusé par Elizabeth Ire, était écossais, ce qui fait qu’une majeure partie des sorciers, choquée par les accusations tenues et quoique vivant partout sur l’île, se sent bien plus écossaise de coeur qu’anglaise. Jacques Ier, ils en sont certains, sera “leur” roi. La fin de la guerre anglo-espagnole en 1604 confirme leurs espoirs.
Cependant, ils déchantent vite. Les difficultés financières du gouvernement ne font que croître durant le règne de Jacques, en partie à cause d'une inflation galopante, mais aussi de la prodigalité et de l'incompétence financière de la cour. De plus, le roi tente de donner des gages aux catholiques de sa bonne foi (sans mauvais jeu de mots) afin d’en rallier leur allégeance plutôt qu’au pape. Dans ces conditions, la persécution sorcière se poursuit durant tout le XVIIe siècle, avec plus ou moins d’enthousiasme selon les années et les besoins.
Jacques Ier, Charles Ier, Charles II… Les années passent, et les sorciers ne voient aucun espoir d’amélioration. Les gobelins, profitant de la faiblesse des sorciers, se révoltent en 1612, refusant les abus systématiques de sorciers qui, profitant du fait qu’ils peuvent rarement vivre à l’air libre, leur imposent toutes sortes de contraintes pour devenir leurs hommes de paille. L’exécution de Charles Ier le tyrannique n’arrange pas les choses. Les sorciers apprennent à vivre cachés, et de nombreuses dissensions éclatent entre eux. Au Conseil des sorciers (l’ancêtre du Ministère), trois voies se dégagent : l’exil, la prise de contrôle du roi ou la scission avec les Moldus. Aucune de ces trois voies, faut-il le dire, ne reçoit de consensus franc, et les discussions se répètent d’années en années. Plusieurs sorciers tentent de s’immiscer dans les affaires politiques des Moldus et de créer des soulèvements, sans grand succès. Plus grave encore peut-être, les sorciers se déchirent également entre deux clans, les Ecossais et les Anglais. En effet, à la mort de Charles II, c’est son frère Jacques II qui lui succède, et qui montre des prétentions toujours plus autoritaires et contraignantes, supportant mal “l’Etat dans l’Etat” que forment les sorciers. Une partie des sorciers donc, dits “les Anglais”, cherchent à renverser Charles II au profit de sa nièce Marie et son époux Guillaume, ce dernier étant un prince de Hollande, tandis que l’autre partie, “les Ecossais”, restent malgré tout fidèles à la lignée des Stuart qui est “leur” roi (rappelons que Poudlard est en Ecosse) et n’ont pas oublié le règne d’Elizabeth Ire. Cela amène une coalition de sorciers “Anglais” à créer un succédané de Poudlard à Londres en 1685.
Et de fait, ce sont les “Anglais” qui ont le sens de l’histoire. Conspirant et intrigant, ils parviennent à renverser Jacques II et à mettre Marie II et Guillaume III sur le trône en 1689. Ce couple régnant semble un peu plus modéré que les Stuart précédant. Les sorciers cependant, échaudés par un siècle de persécutions, se tiennent sur la défensive, tandis que les “Ecossais” cherchent un moyen de faire revenir un Stuart sur le trône, tenant Guillaume III pour un usurpateur, et continuent à souffler sur les braises de la défiance. Un événement apporte de l’eau à leur moulin : le massacre de Glencoe de 1692. Guillaume III, mécontent du peu d’empressement du laird Alastair MacIain à lui prêter serment d’allégeance, décide de faire un exemple. C’est ainsi qu’il envoie cent vingt hommes de troupe demander l’hospitalité d’Alastair MacIain, dont le capitaine est un parent.par alliance. Alastair ne peut la refuser à un parent et la leur accorde. Dans la nuit, ils tuent Alastair et trente-huit hommes de son clan. Quarante femmes et enfants meurent de froid après l'incendie de leurs maisons. Cela fait scandale chez les Moldus, mais également chez les sorciers, car le clan d’Alastair MacIain est une famille mixte, où l’on épouse aussi bien des Moldus que des sorciers, et surtout l’on se souvient de ce qui est arrivé à l’un de leurs ancêtres, Aiden, le directeur de Poudlard à l’époque d’Elizabeth Ire. Plusieurs familles sorcières influentes “Ecossaises” réclament à cor et à cri vengeance, demandant le renversement du roi “Anglais”.
C’est alors qu’on assiste à un retournement d’alliances inédit au Conseil des Sorciers. En réalité, il faut se pencher d’un peu plus près sur la personnalité d’un sorcier, Ulick Gamp, alors chef du Magenmagot.
Ulick Gamp est le fils cadet de la famille de Sang-Pur Gamp. Entré à Serpentard, comme toute sa famille, il se fait remarquer pour son ambition et son talent à convaincre, manipuler et intriguer auprès de ses camarades. Pestant contre son frère aîné qu’il juge frêle et inconsistant, il n’a de cesse de s’élever pour se faire sa place, et parvient ainsi au poste recherché de chef du Magenmagot. Quelques mois plus tard, son frère meurt d’une chute tragique dans les escaliers. Les rumeurs vont bon train, mais personne n’ose réellement s’y opposer - les sorciers ont d’autres soucis sur les bras -. Ulick Gamp devient, à 25 ans - rappelons qu’à cette époque, on est considéré comme étant un homme à cet âge-là - chef de famille. Ce triste fait d’armes lui vaut respect et méfiance de la part de ses pairs, encore plus que sa fonction.
Sur le plan politique, Ulick Gamp est un “Anglais” convaincu et ardent défenseur de Guillaume III. Mais, nous l’avons dit, c’est également un grand opportuniste. Il se doute que Guillaume III finira aussi mal que les Stuart, ce n’est qu’une question de temps. Aussi, depuis 1690, il intrigue pour se rapprocher de la cour de Guillaume III et avoir son oreille. Le souverain, qui sait ce qu’il doit à Gamp qui a largement oeuvré au renversement de Jacques II, l’écoute.
Et c’est ainsi qu’en 1692, Ulick surprend tous les sorciers du Conseil en annonçant son ralliement au camp des sécessionnistes, ceux qui souhaitent une franche séparation entre les Moldus et les sorciers. Mais à ses conditions. Outre la promulgation du Secret Magique, il exige la dissolution du Conseil des sorciers, arguant de leur dissension perpétuelle qui empêche l’action, au profit de la création d’un Ministère de la Magie dont il serait Ministre. Afin de rallier à lui les indécis, il annonce avoir obtenu du roi Guillaume III des concessions mirobolantes : la liberté totale du commerce de produits sorciers, la cession définitive d’un certain nombre de terres aux sorciers, la fin de leurs persécutions ainsi que l’envoi à chaque expédition d’exploration d’un ou deux sorciers-explorateurs dans le groupe des Moldus. De son côté, Ulick Gamp s’engageait à fermer le Poudlard “Anglais” afin que le Poudlard “Ecossais” demeure l’unique école de magie de Grande-Bretagne.
En réalité, toutes ces concessions ont assez peu coûté à Guillaume III. La pression religieuse exercée sur le continent rendait le commerce des produits sorciers peu rentable, les persécutions étaient sporadiques car les sorciers avaient appris à se cacher, et Ulick avait monté en épingle les quelques heurts dans les colonies afin de convaincre Guillaume III que ses explorateurs seraient plus en sécurité accompagnés d’un sorcier. Ulick fut assez habile pour persuader Guillaume III qu’en récompense des bons et loyaux services des “Anglais”, une rue à Londres, un château en Ecosse et quelques villages n’étaient pas si importants, l’assurant en échange de la protection des sorciers et de la fin de l’immixion des sorciers dans la politique moldue.
Quoiqu’il en soit, le ralliement d’Ulick au camp des sécessionnistes et les concessions apportées lui permettent, malgré l’opposition des “Ecossais” qui craignent l’absolutisme du Sang Pur, de remporter la majorité des voix au Conseil des sorciers, une première depuis un siècle.
Et de fait, en dépit de toutes les craintes, Ulick s’avère être un sorcier relativement modéré. Sous son égide, comme promis, il fait voter et imposer en Europe le Code du Secret Magique International lors de la Confédération Internationale des sorciers en 1692, puis fonde le Ministère en 1707 et devient officiellement le premier Ministre de la Magie.
B- Le second âge d’or (1707-1819)
Après l’effervescence du XVIe siècle, le XVIIe siècle est beaucoup plus calme sur un plan politique. Séparée des Moldus, la communauté sorcière se retrouve plus paisible, d’autant que les Ministres de la Magie se succèdent et, si certains se montrent plus autoritaristes que d’autres, il n’y a pas de réel abus de la fonction, la mémoire des persécutions étant trop vive. Le seul événement marquant de cette époque est, et c’est dire, les révoltes latentes des gobelins et autres créatures entre 1747 et 1770, engendrant la création du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’eut lieu le célèbre incident des vampires dansants. En effet, le 27 avril 1749 eut lieu la première représentation des “Feux d’artifices royaux” de Haendel, un compositeur moldu allemand devenu anglais, composée pour célébrer un traité de paix. Or des vampires déjà bien enivrés de sang sont entrés et ont voulu prendre part à leur manière aux festivités, effrayant le public qui, dans la précipitation, renverse les bougies disposées tout autour de la scène pour l’éclairer, ce qui provoque un incendie. Mis au courant un peu trop tard, le Département des Accidents et Catastrophes magiques mit une semaine à retrouver tous les Moldus présents ce soir-là et oublietter la scène, leur faisant simplement croire à un accident.
Ceci mis à part, l’époque est plutôt calme, nous l’avons dit, et c’est la raison pour laquelle les sorciers la nomment a posteriori le Second Age d’Or, le premier faisant allusion à l’époque bénie où les quatre Fondateurs dirigeaient Poudlard. Profitant de leur tranquillité retrouvée, les sorciers commencent à redévelopper leurs commerces et s’enrichir de nouveau, profitant de l’essor des colonies pour échanger des marchandises toujours plus rares. Globalement en effet, ayant réglés leurs problèmes internes, les sorciers se reportent sur l’extérieur, et s’intéressent de près à la colonisation. On se souvient que Ulick Gamp avait extorqué à Guillaume III l’obligation d’emmener des sorciers-explorateurs dans chaque expédition moldue. En 1710, il crée le Département des Colonies, chargée de superviser ces explorations. Mais je développerai davantage les colonies en partie II.
C- Epoque contemporaine (1819- )
Si les sorciers vivent indépendamment des Moldus, il n’en reste pas moins qu’ils les fréquentent de manière plus ou moins directe. Certains sorciers sont des nés-Moldus, une partie de leurs déplacements s’effectue dans le monde Moldu… Bref, même si les sorciers se tiennent à l’écart, ils reçoivent tout de même des échos du monde moldu.
Or justement, le monde moldu évolue vite, de son côté. C’est l’époque de la deuxième révolution industrielle, les grandes inventions se multiplient. Si certains sorciers sont absolument fascinés par ces nouveaux objets, ces nouvelles techniques, d’autres au contraire sont plus réticents, de peur qu’ils ne pervertissent leur communauté et que les sorciers deviennent dépendants des Moldus. Deux partis voient donc le jour, les Progressistes et les Conservateurs. Cette dichotomie se retrouve dans toutes les strates de la sociétés y compris chez les Ministres de la Magie, les directeurs de Départements, et le Directeur de Poudlard.
Voici la liste des Ministres de la Magie, leur camp, et leurs réalisations éventuelles :
1819-1827 : Josephina Flint, Conservatrice
C’est sous sa direction que la séparation entre Conservateurs et Progressistes voit le jour de manière éclatante. Elle refuse avec énergie et conviction l’ajout, même modifié, de tout objet moldu dans le quotidien, prétendant qu’ils interfèrent avec le bon fonctionnement des baguettes magiques.
1827-1835 :
Ottaline Gambol, Progressiste
La paranoïa de Josephina prenant des proportions exagérées, les sorciers élisent une Progressiste assumée. Les inventions moldues deviennent à la mode, il est du dernier chic d’en avoir chez soi comme objets de curiosité. C’est également sous le mandat d’Ottaline que le Poudlard Express est mis en place.
1835-1841 : Radolphus Lestrange, Neutre
Après le décès d’Ottaline, très appréciée, les Conservateurs tentent de reprendre la main en proposant Radolphus, issu d’une famille Conservatrice mais pas ostensiblement Conservateur lui-même, afin de faire consensus. Radolphus est élu, mais se montre assez incapable à sa charge, et finit par démissionner pour raisons de santé.
1841-1849 : Hortensia Milliphutt, Neutre
Alors que Conservateurs et Progressistes poussent leurs pions pour tenter de faire élire leur champion, c’est une sorcière issue de nulle part, mais très connue du grand public puisque tavernière du “Lion d’or”, ancienne auberge du Chemin de Traverse aujourd’hui disparue, qui est élue à la surprise générale. Multipliant les réglementations, elle rend vite la vie invivable à tout le monde, à commencer par les vieilles familles à qui elle impose une visite du Département des accidents et catastrophes magiques pour s’assurer que leurs possessions en héritage ne constituent pas un danger pour la communauté, et est contrainte de démissionner. Le marché noir connaît une croissance importante sous son mandat.
1849-1855 : Evangeline Orpington, Progressiste
Après le désastre d’Hortensia, les Conservateurs et les Progressistes s’allient pour la première fois depuis trente ans pour faire élire Evangeline, une Progressiste modérée, et surtout grande amie de la reine Victoria. Habituée à côtoyer tous les cercles du pouvoir moldu et sorcier, montrant ostensiblement son respect pour les Sang Purs, évitant les réformes trop avant-gardistes qui pourraient choquer les Conservateurs, elle est appréciée de tous. C’est sous son mandat qu’est créée la voie 9 ¾. Cependant, poussée par ses amitiés moldues, elle utilise indûment la magie pour aider la reine Victoria à lutter contre les Russes lors de la guerre de Crimée. Cette ingérence fait scandale, on l’accuse de violation du Secret magique, et elle doit démissionner.
1855-1858 : Priscilla Dupont, Conservatrice
Se rendant compte du danger que représente le fait d’avoir un Ministre trop lié aux affaires moldues, les Progressistes modérés et les Conservateurs s’accordent sur Priscilla Dupont, que l’on ne peut accuser de collusion avec les dirigeants moldus : son dégoût envers le 1er ministre moldu Henry Palmerston est connu de tous. De plus, elle n’est pas une Conservatrice extrême, et promet, si elle est élue, quelques petites mesures pour faire plaisir aux Progressistes. Las, elle doit démissionner au bout de trois ans sous la pression des Progressistes extrêmes, car elle refuse de s’entretenir avec Henry Palmerston au sujet d’une expédition à laquelle doivent prendre part, selon la négociation de Gamp, des sorciers-explorateurs qu’il lui refuse.
1858-1865 : Dugald McPhail, Progressiste
Les Progressistes extrêmes ont le vent en poupe, et c’est sans difficulté qu’ils font élire Dugald, l’un des leurs, qui de plus plait à la population sorcière par son côté social, proche d’eux (c’est un ancien Poufsouffle). Les objets moldus anglais reviennent à la mode, et les sorciers lui doivent également l’instauration du Magicobus. Néanmoins, fatigué de tous les arbitrages qu’il doit faire au quotidien, usé par le pouvoir et aspirant à une vie plus simple, Dugald démissionne.
1865-1900 : Faris Spavin, Conservateur
Difficile de trouver un remplaçant correct au très apprécié Dugald. Finalement, après plusieurs tours sans majorité, c’est Faris qui est élu, un Conservateur modéré, ancien sorcier-explorateur, qui devient populaire en racontant ses souvenirs des colonies à des sorciers fascinés. Il parvient à rallier Conservateurs et Progressistes en les mettant tous d’accord sur la nécessité d’une politique spécifique envers les Colonies. Il est élu à 10 voix près. Sous son mandat, les objets et tissus issus des colonies sont très prisés, notamment ceux venant des Indes et de Chine, et donnent lieu à de véritables collections de la part de sorciers fortunés.
Depuis, Spavin a remporté toutes les élections suivantes: 1877, 1883 et la dernière, en 1889 contre Albertus Malefoy (Conservateur) et Helba Reneegan (Progressiste).
En 1880, des meurtres ont lieu à Londres, dans une affaire qui remue le pays entier, moldu comme sorcier. Le phénomène prend une ampleur médiatique sans précédent et fragilise le pouvoir en place, ce qui amène de nouvelles élections en 83 et un profond remaniement du gouvernement par Spavin, avec à la clé la nomination d’un nouveau Directeur de Poudlard en 1885.
Par ailleurs, depuis plus d’une décennie, une guerre politique se livrait entre Sang purs et le Ministère pour le contrôle de Poudlard.
Une guerre d’influence faite de coups fourrés visant à affaiblir l’ennemi sur le plan politique. Un complexe et formidable échiquier sur lequel chacun avançait stratégiquement ses pions pour protéger les pièces maîtresses, pour gagner du terrain. Une lutte acharnée entre conservateurs et progressistes. En 1885, Phineas Nigellus Black prend ses fonctions à Poudlard. Un Sang pur très influent et maintes fois décoré. Quelque temps après, le Ministère envoie un ambitieux Professeur avec de bons contacts et ancien Agent Diplomatique pour enseigner. Ce qu’il fera bien sûr mais pas seulement. Dans l’ombre, il œuvre pour le Ministère afin d’affaiblir peu à peu celui qu’il appelait: « Le Roi Noir ». Son but étant de rapporter à son contact, les moindres problèmes survenants au collège de magie, les moindres erreurs que pourrait commettre le Directeur en place…
Une année terrible se passa, ou des dizaines d’élèves disparurent ou furent retrouvés mort. Un assassin connu du bureau des Aurors fut même repéré dans les murs de Poudlard, menaçant le corps enseignant. Un gros débat eut lieu au Magenmagot, ou le Directeur s’en sortît mieux que bien. Ce fut une victoire écrasante face au Ministère devant l’incapacité manifeste des Aurors envoyés cette même année à régler les problèmes . Mais le Ministère n’avait pas dit son dernier mot, et le Professeur Hamilton resta en poste, continuant son travail de sape,aidé par le Professeur Morningstar, enseignant la Transfiguration. Hamilton était surveillé de près, mais pas son collègue. Il eut donc l’opportunité de récupérer certains documents plus que compromettant dans le bureau même du Directeur en poste,jusqu’à ce que finalement, Black fusse remercié et que l’ambitieux Professeur par quelques leviers bien actionnés et anticipés en amont soit nommé Directeur. Enfin c'était le plan… Mais Hamilton fut berné par le Ministère et un autre que lui fut nommé à sa place… Il fut tout de même nommé Directeur de Maison au même titre que son collègue et ami, le Professeur Morningstar.
De nouvelles élections ont eu lieu et à la surprise générale, Spavin le Ministre de la Magie n’est pas réélu. On lui préféra un progressiste du nom de Cornelius Boyle, une des personnes ayant largement œuvré sur l’échiquier politique pour faire tomber Black. Côté Sang Pur, ce fut un véritable cataclysme, et bien que beaucoup de familles se soient entre-déchirées, sous les graines de la discorde menée par Hamilton et son petit groupuscule du Ministère, certaines songent réellement à se reparler et s’allier à nouveau.
1900- … : Cornelius Boyle, Progressiste modéré
Il remporta haut la main son élection contre Faris Spavin (Conservateur) et Helena Ronaldson ( Progressiste modérée). Une élection très controversée tant les écarts de votes furent importants. Toutefois, s’il y a eu de nombreuses suspicions de triche, rien n’a pu être prouvé. Cornelius Boyle était le Directeur du département de la coopération Magique Internationale. Un homme puissant avec de nombreux soutiens. En mettant Hamilton à la tête de Poudlard, il rompt un peu la coutume de mettre à la tête de Poudlard, un sorcier d’un camp opposé et assume complètement ce choix malgré la grogne générale, ce qui lui valut le surnom de Ministre de fer.
I- Histoire politique
A- Les grandes persécutions (1585-1707)
1- Elizabeth Ire
A une époque où anglicans et catholiques se déchirent, la reine Elizabeth Ire est considérée comme relativement tolérante et n’engage pas de persécutions.
Mais il n’en va pas de même pour la sorcellerie.
Nous sommes dans une fin de siècle où, si le royaume est relativement prospère par rapport aux siècles précédents minés par la peste et les conditions climatiques, les dépenses occasionnées par Elizabeth Ière coûtent cher. On est au début du 1er Empire britannique qui s’étend sur la colonisation de l’Amérique et de l’Afrique, mais il faut financer ces expéditions. De plus, en 1585 démarre la guerre anglo-espagnole, une guerre essentiellement navale qui vit l’Invincible Armada espagnole tenter d’envahir l’Angleterre en 1588. Bref, il faut trouver des fonds à tout prix, et si possible de manière à ne pas mécontenter la population.
A cette époque, et même si la chasse aux sorcières a démarré depuis près d’un siècle, les sorciers se fondent encore volontiers aux Moldus en Angleterre. Plus éduqués que la moyenne de la population (ils savent lire et écrire !), ils sont souvent commerçants, petits propriétaires, voire, pour les plus aventureux, explorateurs ou officiers. En un mot, ils sont plus aisés que la moyenne.
Pourtant, Elizabeth Ire ne pense pas tout de suite aux sorciers. C’est John Dee, astrologue officiel de la reine et ancien Serpentard renvoyé de Poudlard à cause de pratiques offensant le repos des défunts (vrai ou faux, on ne le saura jamais), qui, cherchant à se venger de ses congénères, lui souffle l’idée. D’aucuns prétendent qu’il aurait même Impero la reine. Quoi qu’il en soit, à l’instar d’un messire de Nogaret quelques siècles plutôt en France, il fabrique de toutes pièces un complot visant à faire croire que le directeur de Poudlard, Aiden MacIain, a accumulé un trésor caché à Poudlard afin de favoriser une insurrection des sorciers et s’emparer du trône d’Angleterre. Cela ne peut être toléré : Elizabeth Ire ordonne donc la chasse et la capture des sorciers vivant sur le sol anglais, et s’empare sans hésitation de leurs possessions, qui renflouent le Trésor royal.
Elizabeth Ire meurt en 1603 et John Dee est assassiné en 1608.
2- Les Stuart
Il n’entre pas dans le présent propos de retracer dans le détail toutes les péripéties de l’histoire de l’Angleterre du XVIe siècle. Rappelons simplement qu’il s’agit d’une dynastie qui régnait déjà sur l’Ecosse depuis plusieurs siècles et qui tentera, au travers de ses différents représentants, d’imposer une monarchie absolue à l’Angleterre.
La communauté sorcière se réjouit de l’avènement de Jacques Ier Stuart, dont ils espèrent l’arrêt des persécutions. Il ne faut pas non plus oublier que Aiden MacIain, le directeur de Poudlard accusé par Elizabeth Ire, était écossais, ce qui fait qu’une majeure partie des sorciers, choquée par les accusations tenues et quoique vivant partout sur l’île, se sent bien plus écossaise de coeur qu’anglaise. Jacques Ier, ils en sont certains, sera “leur” roi. La fin de la guerre anglo-espagnole en 1604 confirme leurs espoirs.
Cependant, ils déchantent vite. Les difficultés financières du gouvernement ne font que croître durant le règne de Jacques, en partie à cause d'une inflation galopante, mais aussi de la prodigalité et de l'incompétence financière de la cour. De plus, le roi tente de donner des gages aux catholiques de sa bonne foi (sans mauvais jeu de mots) afin d’en rallier leur allégeance plutôt qu’au pape. Dans ces conditions, la persécution sorcière se poursuit durant tout le XVIIe siècle, avec plus ou moins d’enthousiasme selon les années et les besoins.
Jacques Ier, Charles Ier, Charles II… Les années passent, et les sorciers ne voient aucun espoir d’amélioration. Les gobelins, profitant de la faiblesse des sorciers, se révoltent en 1612, refusant les abus systématiques de sorciers qui, profitant du fait qu’ils peuvent rarement vivre à l’air libre, leur imposent toutes sortes de contraintes pour devenir leurs hommes de paille. L’exécution de Charles Ier le tyrannique n’arrange pas les choses. Les sorciers apprennent à vivre cachés, et de nombreuses dissensions éclatent entre eux. Au Conseil des sorciers (l’ancêtre du Ministère), trois voies se dégagent : l’exil, la prise de contrôle du roi ou la scission avec les Moldus. Aucune de ces trois voies, faut-il le dire, ne reçoit de consensus franc, et les discussions se répètent d’années en années. Plusieurs sorciers tentent de s’immiscer dans les affaires politiques des Moldus et de créer des soulèvements, sans grand succès. Plus grave encore peut-être, les sorciers se déchirent également entre deux clans, les Ecossais et les Anglais. En effet, à la mort de Charles II, c’est son frère Jacques II qui lui succède, et qui montre des prétentions toujours plus autoritaires et contraignantes, supportant mal “l’Etat dans l’Etat” que forment les sorciers. Une partie des sorciers donc, dits “les Anglais”, cherchent à renverser Charles II au profit de sa nièce Marie et son époux Guillaume, ce dernier étant un prince de Hollande, tandis que l’autre partie, “les Ecossais”, restent malgré tout fidèles à la lignée des Stuart qui est “leur” roi (rappelons que Poudlard est en Ecosse) et n’ont pas oublié le règne d’Elizabeth Ire. Cela amène une coalition de sorciers “Anglais” à créer un succédané de Poudlard à Londres en 1685.
Et de fait, ce sont les “Anglais” qui ont le sens de l’histoire. Conspirant et intrigant, ils parviennent à renverser Jacques II et à mettre Marie II et Guillaume III sur le trône en 1689. Ce couple régnant semble un peu plus modéré que les Stuart précédant. Les sorciers cependant, échaudés par un siècle de persécutions, se tiennent sur la défensive, tandis que les “Ecossais” cherchent un moyen de faire revenir un Stuart sur le trône, tenant Guillaume III pour un usurpateur, et continuent à souffler sur les braises de la défiance. Un événement apporte de l’eau à leur moulin : le massacre de Glencoe de 1692. Guillaume III, mécontent du peu d’empressement du laird Alastair MacIain à lui prêter serment d’allégeance, décide de faire un exemple. C’est ainsi qu’il envoie cent vingt hommes de troupe demander l’hospitalité d’Alastair MacIain, dont le capitaine est un parent.par alliance. Alastair ne peut la refuser à un parent et la leur accorde. Dans la nuit, ils tuent Alastair et trente-huit hommes de son clan. Quarante femmes et enfants meurent de froid après l'incendie de leurs maisons. Cela fait scandale chez les Moldus, mais également chez les sorciers, car le clan d’Alastair MacIain est une famille mixte, où l’on épouse aussi bien des Moldus que des sorciers, et surtout l’on se souvient de ce qui est arrivé à l’un de leurs ancêtres, Aiden, le directeur de Poudlard à l’époque d’Elizabeth Ire. Plusieurs familles sorcières influentes “Ecossaises” réclament à cor et à cri vengeance, demandant le renversement du roi “Anglais”.
C’est alors qu’on assiste à un retournement d’alliances inédit au Conseil des Sorciers. En réalité, il faut se pencher d’un peu plus près sur la personnalité d’un sorcier, Ulick Gamp, alors chef du Magenmagot.
Ulick Gamp est le fils cadet de la famille de Sang-Pur Gamp. Entré à Serpentard, comme toute sa famille, il se fait remarquer pour son ambition et son talent à convaincre, manipuler et intriguer auprès de ses camarades. Pestant contre son frère aîné qu’il juge frêle et inconsistant, il n’a de cesse de s’élever pour se faire sa place, et parvient ainsi au poste recherché de chef du Magenmagot. Quelques mois plus tard, son frère meurt d’une chute tragique dans les escaliers. Les rumeurs vont bon train, mais personne n’ose réellement s’y opposer - les sorciers ont d’autres soucis sur les bras -. Ulick Gamp devient, à 25 ans - rappelons qu’à cette époque, on est considéré comme étant un homme à cet âge-là - chef de famille. Ce triste fait d’armes lui vaut respect et méfiance de la part de ses pairs, encore plus que sa fonction.
Sur le plan politique, Ulick Gamp est un “Anglais” convaincu et ardent défenseur de Guillaume III. Mais, nous l’avons dit, c’est également un grand opportuniste. Il se doute que Guillaume III finira aussi mal que les Stuart, ce n’est qu’une question de temps. Aussi, depuis 1690, il intrigue pour se rapprocher de la cour de Guillaume III et avoir son oreille. Le souverain, qui sait ce qu’il doit à Gamp qui a largement oeuvré au renversement de Jacques II, l’écoute.
Et c’est ainsi qu’en 1692, Ulick surprend tous les sorciers du Conseil en annonçant son ralliement au camp des sécessionnistes, ceux qui souhaitent une franche séparation entre les Moldus et les sorciers. Mais à ses conditions. Outre la promulgation du Secret Magique, il exige la dissolution du Conseil des sorciers, arguant de leur dissension perpétuelle qui empêche l’action, au profit de la création d’un Ministère de la Magie dont il serait Ministre. Afin de rallier à lui les indécis, il annonce avoir obtenu du roi Guillaume III des concessions mirobolantes : la liberté totale du commerce de produits sorciers, la cession définitive d’un certain nombre de terres aux sorciers, la fin de leurs persécutions ainsi que l’envoi à chaque expédition d’exploration d’un ou deux sorciers-explorateurs dans le groupe des Moldus. De son côté, Ulick Gamp s’engageait à fermer le Poudlard “Anglais” afin que le Poudlard “Ecossais” demeure l’unique école de magie de Grande-Bretagne.
En réalité, toutes ces concessions ont assez peu coûté à Guillaume III. La pression religieuse exercée sur le continent rendait le commerce des produits sorciers peu rentable, les persécutions étaient sporadiques car les sorciers avaient appris à se cacher, et Ulick avait monté en épingle les quelques heurts dans les colonies afin de convaincre Guillaume III que ses explorateurs seraient plus en sécurité accompagnés d’un sorcier. Ulick fut assez habile pour persuader Guillaume III qu’en récompense des bons et loyaux services des “Anglais”, une rue à Londres, un château en Ecosse et quelques villages n’étaient pas si importants, l’assurant en échange de la protection des sorciers et de la fin de l’immixion des sorciers dans la politique moldue.
Quoiqu’il en soit, le ralliement d’Ulick au camp des sécessionnistes et les concessions apportées lui permettent, malgré l’opposition des “Ecossais” qui craignent l’absolutisme du Sang Pur, de remporter la majorité des voix au Conseil des sorciers, une première depuis un siècle.
Et de fait, en dépit de toutes les craintes, Ulick s’avère être un sorcier relativement modéré. Sous son égide, comme promis, il fait voter et imposer en Europe le Code du Secret Magique International lors de la Confédération Internationale des sorciers en 1692, puis fonde le Ministère en 1707 et devient officiellement le premier Ministre de la Magie.
B- Le second âge d’or (1707-1819)
Après l’effervescence du XVIe siècle, le XVIIe siècle est beaucoup plus calme sur un plan politique. Séparée des Moldus, la communauté sorcière se retrouve plus paisible, d’autant que les Ministres de la Magie se succèdent et, si certains se montrent plus autoritaristes que d’autres, il n’y a pas de réel abus de la fonction, la mémoire des persécutions étant trop vive. Le seul événement marquant de cette époque est, et c’est dire, les révoltes latentes des gobelins et autres créatures entre 1747 et 1770, engendrant la création du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’eut lieu le célèbre incident des vampires dansants. En effet, le 27 avril 1749 eut lieu la première représentation des “Feux d’artifices royaux” de Haendel, un compositeur moldu allemand devenu anglais, composée pour célébrer un traité de paix. Or des vampires déjà bien enivrés de sang sont entrés et ont voulu prendre part à leur manière aux festivités, effrayant le public qui, dans la précipitation, renverse les bougies disposées tout autour de la scène pour l’éclairer, ce qui provoque un incendie. Mis au courant un peu trop tard, le Département des Accidents et Catastrophes magiques mit une semaine à retrouver tous les Moldus présents ce soir-là et oublietter la scène, leur faisant simplement croire à un accident.
Ceci mis à part, l’époque est plutôt calme, nous l’avons dit, et c’est la raison pour laquelle les sorciers la nomment a posteriori le Second Age d’Or, le premier faisant allusion à l’époque bénie où les quatre Fondateurs dirigeaient Poudlard. Profitant de leur tranquillité retrouvée, les sorciers commencent à redévelopper leurs commerces et s’enrichir de nouveau, profitant de l’essor des colonies pour échanger des marchandises toujours plus rares. Globalement en effet, ayant réglés leurs problèmes internes, les sorciers se reportent sur l’extérieur, et s’intéressent de près à la colonisation. On se souvient que Ulick Gamp avait extorqué à Guillaume III l’obligation d’emmener des sorciers-explorateurs dans chaque expédition moldue. En 1710, il crée le Département des Colonies, chargée de superviser ces explorations. Mais je développerai davantage les colonies en partie II.
C- Epoque contemporaine (1819- )
Si les sorciers vivent indépendamment des Moldus, il n’en reste pas moins qu’ils les fréquentent de manière plus ou moins directe. Certains sorciers sont des nés-Moldus, une partie de leurs déplacements s’effectue dans le monde Moldu… Bref, même si les sorciers se tiennent à l’écart, ils reçoivent tout de même des échos du monde moldu.
Or justement, le monde moldu évolue vite, de son côté. C’est l’époque de la deuxième révolution industrielle, les grandes inventions se multiplient. Si certains sorciers sont absolument fascinés par ces nouveaux objets, ces nouvelles techniques, d’autres au contraire sont plus réticents, de peur qu’ils ne pervertissent leur communauté et que les sorciers deviennent dépendants des Moldus. Deux partis voient donc le jour, les Progressistes et les Conservateurs. Cette dichotomie se retrouve dans toutes les strates de la sociétés y compris chez les Ministres de la Magie, les directeurs de Départements, et le Directeur de Poudlard.
Voici la liste des Ministres de la Magie, leur camp, et leurs réalisations éventuelles :
1819-1827 : Josephina Flint, Conservatrice
C’est sous sa direction que la séparation entre Conservateurs et Progressistes voit le jour de manière éclatante. Elle refuse avec énergie et conviction l’ajout, même modifié, de tout objet moldu dans le quotidien, prétendant qu’ils interfèrent avec le bon fonctionnement des baguettes magiques.
1827-1835 :
Ottaline Gambol, Progressiste
La paranoïa de Josephina prenant des proportions exagérées, les sorciers élisent une Progressiste assumée. Les inventions moldues deviennent à la mode, il est du dernier chic d’en avoir chez soi comme objets de curiosité. C’est également sous le mandat d’Ottaline que le Poudlard Express est mis en place.
1835-1841 : Radolphus Lestrange, Neutre
Après le décès d’Ottaline, très appréciée, les Conservateurs tentent de reprendre la main en proposant Radolphus, issu d’une famille Conservatrice mais pas ostensiblement Conservateur lui-même, afin de faire consensus. Radolphus est élu, mais se montre assez incapable à sa charge, et finit par démissionner pour raisons de santé.
1841-1849 : Hortensia Milliphutt, Neutre
Alors que Conservateurs et Progressistes poussent leurs pions pour tenter de faire élire leur champion, c’est une sorcière issue de nulle part, mais très connue du grand public puisque tavernière du “Lion d’or”, ancienne auberge du Chemin de Traverse aujourd’hui disparue, qui est élue à la surprise générale. Multipliant les réglementations, elle rend vite la vie invivable à tout le monde, à commencer par les vieilles familles à qui elle impose une visite du Département des accidents et catastrophes magiques pour s’assurer que leurs possessions en héritage ne constituent pas un danger pour la communauté, et est contrainte de démissionner. Le marché noir connaît une croissance importante sous son mandat.
1849-1855 : Evangeline Orpington, Progressiste
Après le désastre d’Hortensia, les Conservateurs et les Progressistes s’allient pour la première fois depuis trente ans pour faire élire Evangeline, une Progressiste modérée, et surtout grande amie de la reine Victoria. Habituée à côtoyer tous les cercles du pouvoir moldu et sorcier, montrant ostensiblement son respect pour les Sang Purs, évitant les réformes trop avant-gardistes qui pourraient choquer les Conservateurs, elle est appréciée de tous. C’est sous son mandat qu’est créée la voie 9 ¾. Cependant, poussée par ses amitiés moldues, elle utilise indûment la magie pour aider la reine Victoria à lutter contre les Russes lors de la guerre de Crimée. Cette ingérence fait scandale, on l’accuse de violation du Secret magique, et elle doit démissionner.
1855-1858 : Priscilla Dupont, Conservatrice
Se rendant compte du danger que représente le fait d’avoir un Ministre trop lié aux affaires moldues, les Progressistes modérés et les Conservateurs s’accordent sur Priscilla Dupont, que l’on ne peut accuser de collusion avec les dirigeants moldus : son dégoût envers le 1er ministre moldu Henry Palmerston est connu de tous. De plus, elle n’est pas une Conservatrice extrême, et promet, si elle est élue, quelques petites mesures pour faire plaisir aux Progressistes. Las, elle doit démissionner au bout de trois ans sous la pression des Progressistes extrêmes, car elle refuse de s’entretenir avec Henry Palmerston au sujet d’une expédition à laquelle doivent prendre part, selon la négociation de Gamp, des sorciers-explorateurs qu’il lui refuse.
1858-1865 : Dugald McPhail, Progressiste
Les Progressistes extrêmes ont le vent en poupe, et c’est sans difficulté qu’ils font élire Dugald, l’un des leurs, qui de plus plait à la population sorcière par son côté social, proche d’eux (c’est un ancien Poufsouffle). Les objets moldus anglais reviennent à la mode, et les sorciers lui doivent également l’instauration du Magicobus. Néanmoins, fatigué de tous les arbitrages qu’il doit faire au quotidien, usé par le pouvoir et aspirant à une vie plus simple, Dugald démissionne.
1865-1900 : Faris Spavin, Conservateur
Difficile de trouver un remplaçant correct au très apprécié Dugald. Finalement, après plusieurs tours sans majorité, c’est Faris qui est élu, un Conservateur modéré, ancien sorcier-explorateur, qui devient populaire en racontant ses souvenirs des colonies à des sorciers fascinés. Il parvient à rallier Conservateurs et Progressistes en les mettant tous d’accord sur la nécessité d’une politique spécifique envers les Colonies. Il est élu à 10 voix près. Sous son mandat, les objets et tissus issus des colonies sont très prisés, notamment ceux venant des Indes et de Chine, et donnent lieu à de véritables collections de la part de sorciers fortunés.
Depuis, Spavin a remporté toutes les élections suivantes: 1877, 1883 et la dernière, en 1889 contre Albertus Malefoy (Conservateur) et Helba Reneegan (Progressiste).
En 1880, des meurtres ont lieu à Londres, dans une affaire qui remue le pays entier, moldu comme sorcier. Le phénomène prend une ampleur médiatique sans précédent et fragilise le pouvoir en place, ce qui amène de nouvelles élections en 83 et un profond remaniement du gouvernement par Spavin, avec à la clé la nomination d’un nouveau Directeur de Poudlard en 1885.
Par ailleurs, depuis plus d’une décennie, une guerre politique se livrait entre Sang purs et le Ministère pour le contrôle de Poudlard.
Une guerre d’influence faite de coups fourrés visant à affaiblir l’ennemi sur le plan politique. Un complexe et formidable échiquier sur lequel chacun avançait stratégiquement ses pions pour protéger les pièces maîtresses, pour gagner du terrain. Une lutte acharnée entre conservateurs et progressistes. En 1885, Phineas Nigellus Black prend ses fonctions à Poudlard. Un Sang pur très influent et maintes fois décoré. Quelque temps après, le Ministère envoie un ambitieux Professeur avec de bons contacts et ancien Agent Diplomatique pour enseigner. Ce qu’il fera bien sûr mais pas seulement. Dans l’ombre, il œuvre pour le Ministère afin d’affaiblir peu à peu celui qu’il appelait: « Le Roi Noir ». Son but étant de rapporter à son contact, les moindres problèmes survenants au collège de magie, les moindres erreurs que pourrait commettre le Directeur en place…
Une année terrible se passa, ou des dizaines d’élèves disparurent ou furent retrouvés mort. Un assassin connu du bureau des Aurors fut même repéré dans les murs de Poudlard, menaçant le corps enseignant. Un gros débat eut lieu au Magenmagot, ou le Directeur s’en sortît mieux que bien. Ce fut une victoire écrasante face au Ministère devant l’incapacité manifeste des Aurors envoyés cette même année à régler les problèmes . Mais le Ministère n’avait pas dit son dernier mot, et le Professeur Hamilton resta en poste, continuant son travail de sape,aidé par le Professeur Morningstar, enseignant la Transfiguration. Hamilton était surveillé de près, mais pas son collègue. Il eut donc l’opportunité de récupérer certains documents plus que compromettant dans le bureau même du Directeur en poste,jusqu’à ce que finalement, Black fusse remercié et que l’ambitieux Professeur par quelques leviers bien actionnés et anticipés en amont soit nommé Directeur. Enfin c'était le plan… Mais Hamilton fut berné par le Ministère et un autre que lui fut nommé à sa place… Il fut tout de même nommé Directeur de Maison au même titre que son collègue et ami, le Professeur Morningstar.
De nouvelles élections ont eu lieu et à la surprise générale, Spavin le Ministre de la Magie n’est pas réélu. On lui préféra un progressiste du nom de Cornelius Boyle, une des personnes ayant largement œuvré sur l’échiquier politique pour faire tomber Black. Côté Sang Pur, ce fut un véritable cataclysme, et bien que beaucoup de familles se soient entre-déchirées, sous les graines de la discorde menée par Hamilton et son petit groupuscule du Ministère, certaines songent réellement à se reparler et s’allier à nouveau.
1900- … : Cornelius Boyle, Progressiste modéré
Il remporta haut la main son élection contre Faris Spavin (Conservateur) et Helena Ronaldson ( Progressiste modérée). Une élection très controversée tant les écarts de votes furent importants. Toutefois, s’il y a eu de nombreuses suspicions de triche, rien n’a pu être prouvé. Cornelius Boyle était le Directeur du département de la coopération Magique Internationale. Un homme puissant avec de nombreux soutiens. En mettant Hamilton à la tête de Poudlard, il rompt un peu la coutume de mettre à la tête de Poudlard, un sorcier d’un camp opposé et assume complètement ce choix malgré la grogne générale, ce qui lui valut le surnom de Ministre de fer.